Un patrimoine exceptionnel
Après plus de 100 ans d’histoire, La Maison Dorée abrite aujourd’hui la Maison de la Presse et de la Communication en plein centre-ville de Charleroi
Ce que vous en pensez
des feuilles s’enroulant en vrilles décoratives. On y distingue des
fleurs bleues et orangerouge montées sur des tiges et feuilles vert
pomme. »
Un peu d’histoire
Bâtie en 1899, sur base des plans de l’architecte qui l’a occupée, la Maison dorée a abrité le couple qu’Alfred Frère formait avec Lucie Schilbeck jusqu’à leur déménagement à Bruxelles en 1905. En 1906, le verrier Franz Chausteur achète le bâtiment qu’il occupera avec ses 3 sœurs : Hortense, Philomène et Alix.
Au décès de la dernière des sœurs Chausteur, le Docteur Lempereur, chirurgien orthopédiste, le rachète. Nous sommes alors en 1952. Il l’occupera avec son épouse Suzane et y tiendra son Cabinet médical à l’entresol. Son fils, lui aussi médecin, pneumologue et cardiologue reprend le Cabinet au départ de son père jusqu’en 1987 et occupera les lieux jusqu’à la mise en vente en 1993, date à laquelle un nouveau propriétaire va en faire un restaurant : « La Maison dorée ».
Entre-temps, pour préserver le site d’un projet immobilier de la RTT (l’ancêtre de Proximus), il est classé par arrêté royal du 11 octobre 1993. Lorsque le restaurateur arrête ses activités, la Ville de Charleroi rachète la Maison dorée pour cause d’utilité publique, le 18 novembre 1999. Les journalistes carolos qui cherchaient depuis longtemps un lieu de rencontres et d’échanges proposent alors à la Ville de Charleroi de l’occuper.
En 2020, elle devient la Maison de la Presse et de la Communication.
Pour plus d’informations, le livre « Une maison dans la Ville » retrace l’histoire complète de la Maison dorée. Il est en vente à la Maison de la Presse et de la Communication pour 5 €.
Le style de la Maison dorée
La Maison dorée est de style Art nouveau, mais un Art nouveau tardif, marqué par un décor inspiré du monde végétal que l’on découvre déjà dans les sgraffites qui ornent ses façades.
Le Sgraffite qui borde le Boulevard Alfred Defontaine est tout à fait remarquable. Deux lettres sont imbriquées en son centre, le « C » de cruseos (χρύσεος en grec : doré) et le « O » de oïkos (oíkos en grec : maison). Ces deux lettres sont inscrites dans un triangle d’où émanent des rayons, symbole maçonnique évident, marquant l’appartenance de l’architecte à ce mouvement philosophique.
L’Art nouveau marque aussi l’utilisation de matériaux produits dans la région de Charleroi : du fer forgé, du verre, des briques de couleur, des fresques et des vitraux.
Son magnifique jardin d’hiver contient un lanterneau zénithal qui fait vibrer la lumière, mais ce sont ses vitraux qui sont remarquables, en ce sens qu’ils sont biseautés, fait très rare à l’époque, mais surtout qu’ils ne présentent pas des à-plats de couleurs, mais bien des dégradés, des « flammés » évoquant les verres Tiffany, accréditant ainsi la théorie que c’est à Charleroi, grand bassin verrier au 19ème siècle, que ce procédé aurait été mis au point.